Mental: Parapente et sideration

Mental : l’effet de Sidération

 

En parapente nous pouvons être confrontés à de nombreuses situations, souvent intenses car se déroulant dans un environnement qui, naturellement, n’est pas le nôtre : l’air.

La perception d’une perte de contrôle doublée d’une perte d’équilibre alors que l’on se trouve à plusieurs centaines de mètres du sol peut, par exemple, générer un stress intense pour le pilote.

 

La journée est belle, vous êtes tranquillement en train d’enrouler votre thermique, vous désirez le serrer un peu plus et, bien incliné dans votre sellette, vous rajoutez un peu de frein intérieur et brutalement votre aile fait un décrochage asymétrique : perte d’équilibre, bascule, perception désorientation, désorganisation, ou est le sol, que se passe-t-il ?, peur, stress.....

 

La première réponse que l’on va aller chercher est bien souvent d’ordre technique.

Se dire que l’on est capable de gérer une fermeture parce que l’on a un fait un siv est très rassurant.

C’est bien. Mais ce n’est pas suffisant.

Tout d’abord parce que pour être capable de reproduire un geste de pilotage précis et efficace, il faut l’avoir répété de nombreuses fois, jusqu’à ce qu’il devienne un automatisme, y compris dans des situations défavorables (et pas seulement en air calme au-dessus de l’eau). Essayez en air calme de contrer une fermeture de 30% les yeux fermés et vous allez comprendre de quoi je parle.

 

                                                                                                                                                                 

 

La sidération ? Koikess ?

A ce manque de précision lié à un manque d’automatisation s’ajoute un mécanisme très humain de réponse au stress intense : l’effet de Sidération.

Face à une situation de surprise présentant un risque vital notre cerveau bascule d’un traitement limbique de l’information à un traitement reptilien. En clair la fuite ou l’attaque. Face à cette situation qui n’est pas programmée (nous sommes des terriens, pas des oiseaux), notre seule réponse est soit une atonie de pilotage (forme de paralysie) soit une sur-réaction (donc sur-pilotage ).

Cet effet de sidération peut durer de quelques secondes à plusieurs minutes : largement suffisant pour entrer dans une rotation incontrôlée, oublier de tirer son secours, ne plus entendre les conseils en radio etc…

 

La sidération peut intervenir à n’importe quel moment : pour certains ce sera lors d’une grosse fermeture, pour d’autre ce sera sur un tangage très marqué ; en fonction de notre vécu de notre capacité à gérer notre mental. On peut noter que, souvent, les pilotes de voltige sont plus à même d’atténuer cet effet, essentiellement parce qu’ils automatisent énormément leur pilotage y compris en situation défavorable et qu’ils pratiquent régulièrement la Mentalisation.

 

Comment atténuer cet effet ? Avoir conscience qu’il existe est un premier pas. Cela signifie que l’on peut s’y préparer en mentalisant régulièrement, sous formes d’exercices au sol, certaines situations.

Il est également intéressant de s’intéresser au vol en pleine conscience, avec quelques exercices de respiration, de manière à travailler sur la régulation de notre état de vigilance.

Enfin un outil efficace reste la verbalisation (lien article blog), que chaque parapentiste devrait s’entrainer à pratiquer sous son aile.

Voici quelques éléments que nous travaillons dans nos stages pilotage et sérénité (lien site) . Si cela vous intéresse n’hésitez pas à nous contacter.